Par Jean-Luc Kienge, Alias Le Grand Maître
Nazareth – Jérusalem. Figure centrale du christianisme, Marie, la mère de Jésus, Sa mère, sainte Anne était aussi une vierge avant de concevoir la maman de Jesus Christ mais demeure l’un des personnages les plus vénérés mais aussi les plus entourés de mystère. Si les Évangiles canoniques ne dévoilent que peu d’éléments sur son enfance, la tradition chrétienne – catholique et orthodoxe – nous offre un regard plus profond sur la vie secrète de celle qui fut choisie pour porter le Sauveur.
Une naissance préparée par Dieu lui-même
La mère de la mère de la vierge Marie, sainte Anne était aussi vierge et aurait reçu la visite d’un ange lui annonçant la naissance miraculeuse d’une fille destinée à enfanter le Sauveur de l’humanité, Jésus-Christ.”
Selon la tradition chrétienne ancienne, la naissance de Marie n’était pas un simple hasard, mais le fruit d’un dessein divin. Son arrivée sur Terre aurait été annoncée par un ange, envoyée comme une mission céleste pour préparer la venue du Christ. C’est à travers ses parents, sainte Anne et saint Joachim, que cette mission débute.
Les justes ancêtres de Dieu
Le 26 juillet, l’Église célèbre sainte Anne et saint Joachim, reconnus comme les grands-parents de Jésus. S’ils ne sont pas mentionnés dans les Évangiles, leur figure est profondément ancrée dans la tradition chrétienne. Dans le monde orthodoxe, ils sont appelés les « justes ancêtres de Dieu ». Leur vénération remonte à l’Antiquité chrétienne et à des récits apocryphes comme le Protévangile de Jacques.
Joachim est décrit comme un homme pieux, généreux et fidèle à Dieu, qui donne sans compter aux pauvres et au temple. Anne, longtemps stérile, est peinte comme une femme de foi et de prière, à l’image de l’Anne biblique, mère du prophète Samuel (1 Samuel 1-2). Leur patience et leur confiance en Dieu sont finalement récompensées par la naissance miraculeuse de Marie.
Marie : un destin prophétique dès la naissance
Dès sa jeunesse, Marie est consacrée à Dieu. Selon les traditions, elle aurait été offerte au service du Temple dès l’âge de trois ans. Cette vie de prière, de silence et de pureté prépare son cœur à recevoir l’annonce de l’ange Gabriel, qui lui dira plus tard :
« Tu vas concevoir et enfanter un fils, tu lui donneras le nom de Jésus. » (Luc 1:31)
Mais avant cette mission visible, la vie secrète de Marie est celle d’une femme habitée par la foi, le silence, l’écoute, et l’amour de Dieu. Elle grandit dans une famille juste et pieuse, enracinée dans la tradition juive, mais destinée à porter un message universel.
Une femme discrète, mais au cœur du plan de Dieu
La discrétion de Marie dans les Évangiles n’est pas une absence, mais une profondeur spirituelle. À travers les âges, les mystiques, les théologiens, et les fidèles s’interrogent sur cette vie silencieuse qui précède la maternité divine. Elle n’est pas seulement la mère biologique de Jésus, elle est le modèle de la foi, de l’obéissance et de la disponibilité au projet de Dieu.
Conclusion : Une vie secrète, une mission éternelle
La Vierge Marie, bien que peu présente dans les textes officiels sur sa jeunesse, incarne l’humilité et la grandeur d’un plan divin qui se construit dans l’ombre. Sa vie secrète, enracinée dans une famille sainte et dans la foi juive, annonce déjà la venue du Rédempteur.
Aujourd’hui encore, Marie reste une source d’inspiration et de dévotion pour des millions de croyants, rappelant que Dieu se manifeste souvent dans le silence, la prière et la confiance.
Lu pour vous par Jean-Luc Kienge ” Alias le Grand Maitre”
Le 26 juillet, l’Église célèbre sainte Anne et saint Joachim, les parents de la Vierge Marie, et les grands-parents de Jésus. Dans la tradition orthodoxe, on les appelle les « justes ancêtres de Dieu ». Les Évangiles ne disent rien sur eux, mais leur culte populaire remonte à l’antiquité chrétienne. C’est de ce couple béni que naît Marie qui mettra au monde Jésus le Christ.
Un couple béni
Les noms d’Anne et de Joachim sont mentionnés pour la première fois dans un écrit du 2e siècle, le Protévangile de Jacques, attribué à saint Jacques le Mineur. Nous retrouvons les détails de la vie d’Anne et de Joachim dans la Légende dorée, ouvrage rédigé en latin entre 1261 et 1266 par Jacques de Voragine, dominicain et archevêque de Gênes, qui raconte la vie d’environ 150 saints.
Selon la tradition, Joachim est décrit comme un homme riche et pieux qui donne régulièrement de l’argent aux pauvres et au temple. Anne est dépeinte comme une femme pieuse, longtemps stérile. Le récit de leur vie rappelle, dans l’Ancien Testament, l’histoire d’une autre Anne, femme stérile qui enfanta le prophète Samuel. (I S 1, I-2).
Anne a promis à Dieu de lui consacrer son enfant s’il lui accorde le privilège d’enfanter. Un ange lui annonce bientôt une bonne nouvelle, et du couple béni naît Marie, qui mettra au monde Jésus, le Christ. Conformément au vœu, Anne et Joachim amènent Marie, âgée de trois ans, au Temple : c’est là qu’elle reçoit son éducation.
Culte de sainte Anne

Le culte de sainte Anne, plus ancien que celui de son époux, s’est développé dans le rayonnement de celui de la Vierge Marie. Anne est honorée très tôt à Jérusalem. Le 26 juillet marque probablement l’anniversaire de la dédicace d’une basilique dédiée à sainte Anne, au VIe siècle, à Constantinople. Son culte connaît une ascension régulière depuis le XIVe siècle. Le nombre croissant d’œuvres d’art montrant Anne en compagnie de Marie en témoigne, par exemple Marie apprenant à lire les Saintes Écritures sur les genoux de sa mère.
Sainte Anne apparaît au laboureur Yvon Nicolazic le 25 juillet 1624, près d’Auray, dans le Morbihan, et lui dit en breton: “Ne craignez pas ! Je suis Anne, la mère de Marie. Je désire que soit rebâtie au plus tôt la chapelle dédiée à mon nom et que vous en preniez soin parce que Dieu veut que j’y sois honorée.” Effectivement, le champ du Bocenno qu’il cultivait a déjà abritée une chapelle dédiée à sainte Anne. Quelques mois plus tard, on trouve et déterre une vieille statue. Bientôt, les foules se pressent. Ainsi est né le sanctuaire de Sainte-Anne d’Auray, premier lieu de pèlerinage breton. En 1996, Jean-Paul II vient la prier dans ce sanctuaire qui rassemble en moyenne 800 000 personnes par an.
Je suis déjà allé en pèlerinage à Sainte-Anne d’Auray, ce qui n’est pas étonnant pour un Québécois, puisque sainte Anne est la patronne de la province de Québec, comme elle l’est de la Bretagne. Le culte de la grand-mère de Jésus était très populaire chez les marins bretons, qui se mettaient sous sa protection avant de prendre la mer. Il a été accueilli avec ferveur au Canada, surtout en Acadie (Sainte-Anne du Bocage) et au Québec, où elle est spécialement évoquée dans la majestueuse basilique Sainte-Anne de Beaupré. Les Autochtones, qui ont un grand respect pour les ancêtres, vouent un culte particulier à sainte Anne, d’autant plus qu’elle incarne les valeurs familiales. Nous avons pu le constater lors de l’émouvant pèlerinage pénitentiel du pape François au Canada, du 24 au 29 juillet 2022, durant lequel il a prié dans la basilique Sainte-Anne de Beaupré avec les membres des Premières Nations.
Le 31 janvier 2021, le pape François annonce l’institution d’une Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées, qui est célébrée par toute l’Église le 4e dimanche de juillet, soit aux alentours de la fête des grands-parents de Jésus (26 juillet).
Ne séparons pas ce que Dieu a uni. Que serait Anne sans Joachim, et celui-ci sans son épouse? Je leur ai donc composé ce chant de bénédiction.
Réjouis-toi, Anne la priante,
toi qui n’enfantais pas!
Jubile de joie en Dieu!
Le fruit que tu portes
est comblé de grâce
dès sa conception.
Danse, Joachim le juste!
Chante de tout ton cœur
le Dieu de tes pères
qui prendra ta fille
pour donner son Christ
à tout l’univers.
Heureux votre couple
par qui est venue la bénédiction
promise à tous les peuples.
Bienheureuse famille
de qui jaillira le Messie
qui vaincra la mort à jamais.
(Article mis à jour le 25 juillet 2023)
Voir la nouvelle édition: Les saints, ces fous admirables, Novalis / Béatitudes, 2018, p. 183-185.
Lire aussi l’article sur le site Web: 1000 raisons de croire.
Prières de toutes les saisons, Bellarmin / Parole et Silence, p. 93.
Vidéo sur ce couple béni, ajoutée le 25 juillet 2024, à voir sur ma chaîne YouTube, ou ici: