Par Jean-Luc Kienge
Écrivain engagé, observateur du chaos organisé en RDC

Chaque jour en République Démocratique du Congo, un enfant meurt de faim, une route s’effondre, une école ferme, un hôpital manque d’oxygène, et un politicien sourit. Une classe politique toujours bien nourrie, bien protégée, bien transportée — pendant que le peuple marche pieds nus, les ventres vides, dans la poussière rouge du désespoir.
Alors une question brûle les lèvres de plus en plus de Congolais :
“Les politiciens congolais ont-ils une âme ?”
Quand la politique devient business, l’État devient fantôme
En RDC, la politique n’est plus un service, c’est un commerce familial, tribal et cynique. On y entre pour s’enrichir, pas pour servir. On y fait carrière, pas mission. On y cherche l’impunité, pas l’intégrité.
Résultat ? Rien ne marche.
- Les routes sont des pièges mortels.
- L’électricité est un luxe.
- L’eau potable, un mirage.
- La sécurité, un slogan creux.
- La jeunesse, un problème à surveiller, pas une richesse à investir.
Et pourtant, les budgets sont votés, les projets sont annoncés, les dons sont réceptionnés. Mais sur le terrain, tout se volatilise — sauf la misère.
À qui la faute ?
Certains diront : “C’est la colonisation, c’est l’Occident, ce sont les multinationales.”
D’accord. Mais 75 ans après l’indépendance, ces excuses ne suffisent plus.
Le vrai problème, c’est la classe politique congolaise elle-même, complice ou architecte du désastre.
Ce ne sont pas des étrangers qui détournent les fonds publics, qui truquent les élections, qui construisent des écoles fictives et des ponts invisibles.
Ce sont des Congolais, souvent bien éduqués, parfois très croyants… mais moralement absents.
Une question spirituelle : ont-ils une âme ?
C’est une question grave. Et elle n’est pas théologique, elle est humaine.
Avoir une âme, c’est ressentir la douleur des autres, c’est avoir honte du mal qu’on cause, c’est craindre le jugement — des hommes ou de Dieu.
Beaucoup de nos dirigeants ne semblent ni ressentir, ni craindre, ni regretter.
Le mal en RDC ne vient pas d’un manque de ressources.
Il vient d’un manque de conscience.
L’heure du réveil a sonné
Le peuple congolais ne doit plus se contenter de survivre sous les miettes d’un système corrompu.
Il est temps d’exiger des comptes. D’avoir une mémoire politique. De refuser les discours vides et les promesses recyclées.
La RDC a tout pour réussir, sauf une classe dirigeante à l’image de son peuple : forte, digne, et responsable.
Et maintenant ?
Si les politiciens congolais ont encore une âme, qu’ils la montrent.
S’ils n’en ont pas, qu’ils partent.
Car un jour, le peuple se lèvera. Et ce jour-là, il ne pardonnera pas l’indifférence.