Par Jean-Luc Kienge
Lubumbashi, 18 avril 2025 — Alors que les agents du gouvernorat de la province du Haut-Katanga cumulent cinq mois d’arriérés de salaires, une enveloppe d’un million de dollars américains a été récemment débloquée pour préparer la venue du président Félix Tshisekedi dans la région. Une situation qui suscite colère et incompréhension au sein des services publics.
Selon plusieurs sources internes, le personnel administratif et technique du gouvernorat n’a perçu aucun salaire depuis novembre 2024, alors même que le coût de la vie ne cesse d’augmenter à Lubumbashi. “On nous dit qu’il n’y a pas d’argent pour les salaires, mais on trouve un million pour les tapis rouges et les cortèges. C’est un mépris total”, déclare sous anonymat un cadre du gouvernorat.
La sécurité mise en doute
L’ancien commandant militaire Eddy Kapend, aujourd’hui engagé dans des fonctions de sécurité au niveau provincial, aurait réclamé 100 000 dollars pour sécuriser la visite du chef de l’État. Cependant, selon des proches du dossier, les services attendus n’auraient pas été livrés à la hauteur des fonds demandés.
Un membre influent du bureau du gouverneur confie :
“L’argent coule pour l’apparence, mais sur le terrain, c’est toujours le désordre. Même ceux chargés de protéger le président se plaignent de n’avoir ni moyens ni soutien logistique.”
Une gestion sous tension
Ce déséquilibre entre les priorités budgétaires fait naître de sérieuses questions sur la gestion des fonds publics en période de crise économique. Les syndicats locaux menacent de durcir leur position et d’organiser des manifestations si la situation n’est pas rapidement régularisée.
Pendant ce temps, la population de Lubumbashi attend des réponses concrètes, et non des cérémonies coûteuses et sans impact durable.