Par Jean-Luc Kienge et Melchizedek

Jean-Luc Kienge, figure de proue de la société civile congolaise et fervent défenseur d’une gouvernance transparente, s’est exprimé sur les motivations qui ont conduit à la destitution de Félix Tshisekedi et sur la transition politique qu’il préconise pour la République démocratique du Congo.

Une destitution justifiée par l’incapacité du régime

Selon Kienge, le maintien de Félix Tshisekedi au pouvoir représentait un danger pour la stabilité et l’avenir de la RDC. Il accuse l’ancien président d’avoir transformé le pays en un champ de pillages et d’enrichissement personnel, tout en négligeant les besoins fondamentaux de la population. « Nous avons assisté à une gouvernance marquée par la corruption, la répression et le clientélisme. Il était impératif de mettre fin à cette mascarade politique », a-t-il déclaré.

Pourquoi confier le pouvoir à la CENCO et aux églises protestantes ?

Contrairement à une transition classique qui aurait impliqué les institutions existantes, Jean-Luc Kienge affirme avoir volontairement écarté le Sénat et le Parlement de la gestion post-Tshisekedi. Selon lui, ces institutions sont gangrenées par des pratiques immorales et inefficaces. « Le Sénat et le Parlement sont remplis d’impudiques et de prostitués politiques. Rien de bon ne sortira de cette kermesse d’aventuriers », a-t-il dénoncé avec fermeté.

À la place, il a confié la gestion du pays à la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et aux églises protestantes. « Ces structures restent les dernières institutions respectées par le peuple congolais. Elles incarnent des valeurs d’éthique, de justice et de patriotisme, indispensables pour une transition réussie », a-t-il précisé.

Une alternative crédible ou une transition risquée ?

Si certains saluent cette décision comme une solution temporaire viable, d’autres s’interrogent sur les implications d’une telle transition. Peut-on réellement confier la gouvernance d’un État à des institutions religieuses sans risquer une dérive théocratique ? La CENCO et les églises protestantes ont-elles les capacités nécessaires pour assurer la gestion du pays dans un contexte aussi critique ?

Jean-Luc Kienge reste convaincu que cette approche est la meilleure pour restaurer la confiance du peuple congolais et amorcer un processus de réformes profondes. « Nous avons besoin d’un renouveau moral et politique. La RDC ne peut plus être dirigée par des opportunistes qui exploitent les souffrances du peuple à leur seul bénéfice », a-t-il insisté.

Quel avenir pour la RDC ?

Alors que le pays entre dans une nouvelle phase de transition, plusieurs défis majeurs attendent la nouvelle gouvernance : restaurer l’ordre public, organiser des élections crédibles et transparentes, lutter contre la corruption et reconstruire un État au service du peuple. Jean-Luc Kienge appelle la population congolaise à rester mobilisée et vigilante pour garantir que cette transition soit réellement une opportunité de changement et non un simple reformatage du système précédent.

« L’heure est venue pour le peuple congolais de se lever et de reprendre en main son destin. Nous ne devons plus tolérer que notre nation soit prise en otage par des forces qui ne pensent qu’à leur enrichissement personnel », a-t-il conclu avec détermination.

Le Dialogue de Luanda et les prochaines actions de la société civile seront déterminants pour dessiner l’avenir politique de la RDC. Reste à savoir si cette transition inédite tiendra ses promesses ou si elle sera confrontée aux mêmes dérives que les régimes précédents.